mercredi 30 octobre 2013

Le vendeur de pigeons pigeonné

 En cherchant des infos sur Ecoust-Saint-Mein dont je fais la généalogie, voici ce que j'ai trouvé sur Gallica.

    Extrait du journal:Le Libre penseur du Centre et de l'Ouest: Journal anticlérical de défense socialiste, républicaine et laïque du 15 mai 1909.



Ajout du 30.08.2013:

Suite de l'affaire dans Le Rappel du 14.08.1909

     

Le Rappel (Paris. 1869)
Source: gallica.bnf.fr


Ajout du 24.01.2014:

Ci-dessous une des cartes postales de ma collection personnelle. Elle date de début 1900. Le curé voleur de pigeons est peut-être celui photographié?!



mardi 29 octobre 2013

1905: Concours agricole


    Cette manifestation a du ameuter pas mal de monde. Je vous laisse apprécier le nombre de concours présentés pendant le week-end du 15 et 16 juillet 1905 à Ecoust-Saint-Mein.

 
La Gazette du village-9 juillet 1905

    D'après vous qu'est-ce qu'un concours de vieux serviteur??

    Je ne connaissais pas ce terme de "vieux serviteur". J'en ai appris plus sur chevalblog.com:

"Serviteurs
 Cette même boucherie répond aussi sans ambage à la question de son approvisionnement : « Mais d'où viennent ces chevaux destinés à la boucherie? Certainement pas cas d'obscures porcheries, ni d'élevages de volailles ou de veaux en batterie. Il y a d'abord les chevaux d'équitation que leurs propriétaires ne peuvent plus nourrir (le cheval est une bête exigeante et gourmande), les chevaux de courses gravement blessés (fractures) ou irrémédiablement réformés pour boiteries incurables. Autant de problèmes qui ne sauraient affecter la qualité d'une viande. On voit aussi de temps à autre quelques vieux serviteurs (vieux cheval synonyme bonne viande) solides et bien musclés, que les tracteurs ont impitoyablement éliminés des fermes. Mais dans tous les cas, ce sont des animaux nourris aux <<petits oignons>>. "

mercredi 9 octobre 2013

Mariage pour tous à l'ancienne

Billet publié sur Oh mes aïeux le 25 septembre 2013   

 Dans mon précédent billet, que je vous invite à lire pour comprendre la suite (je vous rassure il n'est pas long), j'ai découvert l'existence des prêtres jureurs pendant la Terreur, prêtres qui pouvaient se marier. Adrien Potier, curé de la paroisse d'Ecoust-Saint-Mein (62), a donc épousé Angélique Gosse, fille de la commune le 13 octobre 1793.

    Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir quelques actes plus loin un autre mariage tout aussi étonnant...voire plus! Le 19 ventôse 1794 (9 mars 1794), Marie Barbe CUVILLIER, fille de la commune, épouse Jean Benoit Joseph BOURSIER. Elle est religieuse à Corbye (Corbie 80?)! Il est curé de Metz en Couture (62). Se sont-ils rencontrés lors de cérémonies religieuses, lors d'une visite de monsieur le curé à Corbie, toujours est-il que ces deux religieux ont été attirés l'un par l'autre. Avant ou après la mise en place du clergé constitutionnel (1794-1801) les autorisant à contracter mariage? Ont-il attendu quatre ans avant de franchir le pas? Ce ne devait pas être chose aisée où religieux assermentés (ayant prêtés serment devant le clergé constitutionnel) et non assermentés se cotoyaient et ne s'appréciaient guère.

    Naitront de leur union 3 fils, Iréné Denis (1797-1851), Charles Ignace (1798- ) et Benoit Joseph (1800- ). J'ai trouvé leur existence par les tables décennales d'Ecoust-Saint-Mein. Je leur trouve un frère ainé, Guislain qui serait né en 1795, déclarant au décès de son frère Iréné. Il n'est pas né à Ecoust-Saint-Mein, Metz en Couture ou Corbie. Si quelqu'un connait ce Guislain BOURSIER dont la naissance calculée est 1795, je suis preneuse de toute info le concernant, merci.

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   Vous trouverez leur acte de mariage ici, en bas de la page de droite.

    Je vais continuer mon dépouillement des registres et peut-être rencontrerai-je d'autres mariages de religieux. Je ne manquerai pas de vous informer.


    Pour plus d'informations sur ce sujet, je vous recommande la lecture de cet article:
 Les mariages des ecclésiastiques députés à la Convention. In: Annales historiques de la Révolution française. N°262, 1985. pp. 480-499 de Graham Ruth.

Le curé de la paroisse se marie

Billet publié sur Oh mes aïeux le 15 septembre 2013

  En dépouillant les mariages de l'année 1793 sur les registres d'état-civil d'Ecoust-Saint-Mein, un acte m'interpelle plus que les autres: 
    Le 13 octobre 1793, Antoine François TABARY, officier municipal élu le 27 janvier de cette même année, rédige l'acte de mariage d'Adrien Joseph Fleury POTIER et Angélique Scolastique Josephe GOSSE. Pour le moment, rien de bien étrange. Regardons de plus près les futurs époux.

   Adrien POTIER est le fils des feus Fleury Joseph et Marie Angélique Josephe DELATRE. Pour l'anecdote, quasiment tous les écoustois(es) ont comme deuxième ou troisième prénom Joseph(e) et/ou Guislain(e). Revenons à nos moutons. Quel est la profession d'Adrien? CURÉ de la paroisse!! J'avais la notion que les curés pouvaient se marier mais pas à cette époque. Une petite recherche via mon ami google va répondre à mes questions.
    Je m'aperçois que je ne suis pas la seule à avoir vu un tel acte de mariage en cette période révolutionnaire et à me poser des questions. Adrien Potier serait un curé constitutionnel.
    D'après Wikipédia:
   L'Eglise constitutionnelle est l'Eglise formée par le clergé constitutionnel pendant la Révolution française, à la suite du vote de la constitution civile du clergé. Cette loi donnait un nouveau statut au clergé français.
Le clergé constitutionnel a existé de 1790 jusqu'au Concordat de 1801 signé entre Napoléon Bonaparte et le Pape Pie VII.
Il est composé de prêtres et des évêques constitutionnels. Les prêtres ayant prêté serment (à la constitution Civile du clergé) étaient appelés "prêtres jureurs" ou "prêtres assermentés", par opposition aux "insermentés" et "réfractaires".

     Environ 50% des prêtres ont prêté serment et sont appelés "les intrus" dans les régions où ils ne sont pas appréciés. Toujours d'après Wikipédia le Pas de Calais a une proportion de prêtres jureurs compris entre environ 67 et 84%. 
    Je n'ai donc pas eu la berlue en voyant qu'Adrien Potier, curé de la paroisse se mariait à Ecoust, les prêtres jureurs en ayant le droit.

    En poussant ma recherche sur Gallica, j'ai retrouvé notre curé dans la monographie de Joseph Le Bon: La Terreur dans le Pas de Calais et le Nord. Histoire de Joseph Le Bon et des tribunaux révolutionnaires d'Arras et de Cambrai, par A.-J. Paris, 1864

La Terreur dans le Pas de Calais et le Nord - page 209

    Adrien POTIER a donc eu un lien avec le Tribunal révolutionnaire! Wikipédia mon ami, veux-tu stp expliquer en termes clairs ce qu'est donc ce fameux tribunal:
"Le tribunal révolutionnaire est une juridiction criminelle extraordinaire créée par la Convention une première fois le 17 août et supprimée le 29 novembre 1792 (connues sous le nom de Tribunal du 17 août), puis rétablie sur proposition des députés Georges Danton, Robert Lindet et René Levasseur, par la loi du 10 mars 1793 sous la dénomination de Tribunal criminel extraordinaire."
"Sa compétence était vaste, pratiquement illimitée:
Il connaîtra de toute entreprise contre-révolutionnaire, de tout attentat contre la  liberté, l'égalité, l'unité, l'indivisibilité de la République, la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat, et de tous les complots tendant à rétablir la royauté ou à établir tout autre autorité attentatoire à la liberté, à l'égalité et à la souveraineté du peuple, soit que les accusés soient fonctionnaires civils ou militaires ou simples citoyens (art 1)".

    Le tribunal est composé d'un jury, de cinq juges, d'un accusateur public avec deux  adjoints ou substituts. L'accusateur public était responsable de la surveillance des officiers de police du département.

    
    La seule trace écrite d'Adrien Potier que j'ai en ma possession est sa signature à son mariage.

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    Cette monographie m'apprend aussi l'existence d'un prêtre réfractaire à Ecoust, le curé CAILLERETZ, infirme, qui décèdera dans la maison de réclusion d'Arras pendant cette période révolutionnaire à l'âge de 57 ans.
La Terreur dans le Pas de Calais et le Nord - page 656

    Il ne me reste plus qu'à partir à la recherche de ce curé persécuté pendant la terreur. Je n'ai pas encore trouvé son acte de décès à Arras. Mais j'ai sa signature dans les registres d'Ecoust quand il
officiait encore:



  Edit: Je viens de retrouver son acte de décès à Arras à la date du 7 Frimaire an 3 (27 novembre 1794). Il n'est pas noté sa profession mais comme c'est un prêtre réfractaire, peut-être en est-ce la raison? Il est bien décédé à la maison de réclusion d'Arras à l'âge de 57 ans.


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    Passons maintenant à sa future épouse, Angélique Scolastique Josephe GOSSE. Elle a vingt-deux ans et habite Ecoust-Saint-Mein. Elle est la fille de Charles Alexandre Joseph GOSSE et Angélique Charlotte Philippine LE COMTE domiciliés à Arras. Ce qui m'a intrigué est la profession de son père, il est piqueur des ponts et chaussées du district d'Arras. Voici ce que dit le site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales:


    Angélique sait écrire et voici sa signature à son mariage:

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    C'est impressionnant tout ce que l'on peut apprendre avec un seul acte de mariage!! Moi qui n'était pas une férue d'histoire à l'école, je l'apprends maintenant grâce à la généalogie. La connaissance de la petite histoire de nos ancêtres me fait d'autant plus appréciée la grande Histoire.
   Je vous invite à faire des recherches par communes ou par noms dans la monographie de Joseph Le Bon, vous y trouverez peut-être des ancêtres et/ou aurez des renseignements sur la commune de vos ancêtres pendant la Terreur.


      Pour plus d'informations sur ce sujet, je vous recommande la lecture de cet article:
 Les mariages des ecclésiastiques députés à la Convention. In: Annales historiques de la Révolution française. N°262, 1985. pp. 480-499 de Graham Ruth.

1854: La Scarlatine dévaste Ecoust

Billet publié sur Oh mes aïeux le 12 septembre 2013  

   Dans un précédent billet je vous parlais de l'épidémie de choléra de 1849 qui avait touché Ecoust-Saint-Mein et qui avait fait périr 10% de sa population. J'ai retrouvé sur l'incontournable site Gallica un rapport sur les épidémies qui ont régné en France pendant l'année 1854.

    1854 fut une terrible année. Le choléra sous ses différentes formes refait son apparition en force et décime bon nombre de communes. Mais le choléra n'est pas seul. La rougeole, la diphtérie, la fièvre typhoïde, les oreillons, la scarlatine, la grippe, la variole entre autres maladies s'invitent cette année là et font des ravages au quatre coins de la France. Une commission spéciale sur les épidémies a été créée pour avoir un compte-rendu le plus significatif possible de ces différentes pathologies. 34 départements ont répondu et envoyé des rapports épidémiques. C'est le docteur Déhée pour le Pas de Calais et notamment l'arrondissement d'Arras qui écrivit ce rapport.

Mémoire de l'Académie de Médecine (Paris), 1856, page CXXXV

    Ecoust-Saint-Mein a donc été victime de la scarlatine en 1854 et non du choléra comme je le pensais. Voici le tableau que j'avais réalisé pour mon article sur le choléra en 1849.

Nombre de décès à Ecoust-Saint-Mein de 1842 à 1856

   La moyenne annuel des décès de 1842 à 1856 est de 21, je n'ai pas pris en compte dans le calcul les 2 pics de 1849 et 1854. Les décès en 1854 dus à la scarlatine serait donc de 28 environ. D'après le docteur Déhée, à Ecoust, la scarlatine a été très virulente cette année là et 1 malade sur 7 en est décédé. Il y aurait eu environ, d'après ce constat, plus de 200 personnes atteintes de la scarlatine sur une population d'environ 950 âmes (d'après les recensements de 1851 et 1856), soit un peu plus de 20%.
    Voici ce que constate le docteur Déhée:


Mémoire de l'Académie de Médecine (Paris), 1856, page CXCIX
     Malheureusement, le docteur Déhée n'écrit pas un constat détaillé en ne parlant pas de la période, de l'âge et du sexe des sujets atteints ce que regrette la commission... et moi aussi! Nous apprenons juste page CXCI que l'épidémie de scarlatine a sévi pendant le printemps dans l'arrondissement d'Arras.  J'ai recensé dans les registres d'état civil tous les écoustois décédés pendant cette année 1854. Voici les noms et prénoms, la date et l'âge des décédés dans le tableau ci-dessous.

                   

   Nous pouvons nous apercevoir que le nombre de décès est plus important pendant le 1er trimestre avec un pic en février (6 décès en janvier, 10 en février et 7 en mars). La moyenne d'âge au décès sur l'année est d'à peine 19 ans.
    La scarlatine est une maladie infantile qui touche en général les enfants de 5 à 10 ans et survient surtout en période froide. En 1854, au Havre (76), la maladie s'est étendue aux adultes avec notamment 3 cas à l'âge de 52, 54 et 55 ans!
    Voici un tableau montrant le nombre de décès en fonction de l'âge à Ecoust:

                           

     Les 2 enfants nés sans vie n'ont pas été intégrés dans ce tableau.
    La prédominance de la mortalité infantile en cette année 1854 est claire avec un nombre de 29 enfants décédés entre l'âge de 0 à 10 ans inclus dont beaucoup d'entre eux ont du être victime de la scarlatine.

   Dans la prochaine mise à jour de la généalogie d'Ecoust-Saint-Mein, le statut "Epidémie scarlatine 1854" sera intégré et les écoustois décédés pendant l'épidémie y seront visibles. Je ferai de même pour l'épidémie de choléra de 1849.

    Pour en savoir plus sur la scarlatine, vous pouvez consulter l'article de Wikipédia.
   Je vous conseille vivement d'aller voir ce rapport sur les épidémies de 1854 en France, vous pourriez en apprendre beaucoup sur vos ancêtres si comme pour Ecoust, un rapport a été rédigé sur leurs villages.
   

Artiste d'agilité

Billet publié sur Oh mes aïeux... le 17 juillet 2013.   

   En dépouillant les mariages de l'année 1863 d'Ecoust-Saint-Mein, je lis un métier que je n'avais encore jamais rencontré: Artiste d'agilité.

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     Je me dis "Chouette! une écoustoise mariée à un artiste de cirque qui n'a pas du s'ennuyer avec son époux et qui a du voir du pays!!"  

    Voici la définition trouvée dans le Dictionnaire de la langue du cirque par Agnès Pierron (2003) 
  


    Après avoir lu cette définition, je suis retombée sur terre et la vie épanouie de Françoise que j'avais imaginée est tout de suite devenue une quasi utopie. 
    Je lis enfin la suite de l'acte et que vois-je, la future est aussi artiste d'agilité!! Un couple d'acrobates, magnifique, je les imagine déjà faisant leurs numéros de couple!

    Peut-être que mon ami google va m'en apprendre plus. En tapant le nom de l'époux, Honoré VANCASSEL, je suis dirigée vers le site des ANOM et j'apprends qu'un Honoré Joseph VANCASSEL a été condamné aux travaux forcés en 1888 en Nouvelle-Calédonie. Je n'en sais pas plus mais la date est possible. Ni une ni deux, j'ai filé, devinez où, au Fil d'ariane (sans jeu de mots bien sûr) et j'ai fait une demande pour avoir son dossier de bagne. Si Serge, avec qui j'ai déjà eu à faire plusieurs fois pour des dossiers de bagne, n'est pas en vacances, je pense que je vais être renseignée très vite.

    Homonymie? artiste d'agilité pas uniquement doué pour les acrobaties? Suite au prochain épisode!

   En attendant, je vais essayer d'en savoir un peu plus sur ce couple.

Création Ancestrologie*

Edit du 18.07.2013:

    Je n'aurai pas attendu longtemps pour connaitre le fin mot de l'histoire! Je remercie vivement les bénévoles du Fil d'Ariane et particulièrement ceux de la branche Outre-mer qui sont d'une rapidité et d'une efficacité étonnante. Réponse en moins de 24h!

    Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps. Honoré joseph Vancassel est un homonyme. Il est aussi originaire du Nord. Il a 23 ans, soldat au 2e escadron du train des équipages, quand il est condamné pour vol qualifié au préjudice d'un militaire, vol au préjudice d'un militaire et vol au préjudice d'une habitante. Ça ne rigolait pas à l'époque !!!

Profession: Thorelleur

Billet publié sur Oh mes aïeux le 23 avril 2013
 
 En dépouillant le recensement d'Ecoust-Saint-Mein de 1846, je suis tombée sur un métier un peu spécial ... Thorelleur ! Mais qu'est ce donc que cette profession??

AD62 Recensement Ecoust-Saint-Mein 1846 vue 10/21

   Pierre Thorelle serait "thorelleur"! En fait il est tailleur d'après les recensements précédents. Le recenseur a du faire une faute d'inattention et écrit à nouveau le nom de famille à la place de la profession. C'est mon explication, peut-être y'en a t'il une autre.

La guérison miraculeuse

Billet publié sur Oh mes aïeux le 15 avril 2013

    Maroeuil est une commune du Pas de Calais située à environ 8 km d'Arras où vécut Sainte Bertille au VIIe siècle.

Source: Géoportail

     Bertille était d'une extrême charité envers ses semblables. Une grande sécheresse, comme il en arrivait quelquefois, tarit la Scarpe, cours d'eau qui passait à Maroeuil. Bertille vit des laboureurs assoiffés, exténués et accablés de souffrance. Après les avoir encouragé à mettre en Dieu leur confiance, elle se recueillit et frappa le sol avec son bâton à peu de distance de la Scarpe. Aussitôt une source en jaillit, source qui n'a jamais tari. Cette source est située dans un champs nommé Le Prédit et depuis ce miracle, une fontaine y a été érigée. Elle est à cinq cents mètres environ de l'église actuelle. Les pèlerins viennent toujours s'y recueillir. L'eau qui y est puisée est réputée soigner les maladies des yeux et nombreux cas de guérisons ont été décrits. Un pèlerinage est encore organisé tous les ans au mois d'octobre.


Fontaine de Maroeuil
Source: Site de la commune de Maroeuil

    Voici l'histoire d'une fillette qui me touche particulièrement puisqu'elle demeure à Ecoust-Saint-Mein, village de mes ancêtres maternels, situé à 25 km de Maroeuil. Ce témoignage est extrait de la Notice sur Sainte Bertille, Patronne de Maroeuil au diocèse d'Arras, sur ses précieuses reliques et son culte, par L.G., chanoine de Notre Dame de Paris, 1809, page 42 (Source Gallica, vue 50/70):

[...] à la date du 25 septembre 1858. Il convient de saisir cette occasion, d'en donner connaissance, en la consignant ici telle qu'elle est racontée en ce registre.
Victoire Courbeau, aveugle depuis l'âge de sept ans, accomplit à dix ans le pèlerinage à la fontaine, et emporte de l'eau de cette source. Sa mère, Edouard Courbeau, née Françoise Lomand, de la paroisse d'Ecoust-Saint-Mein, canton de Croisilles, l'accompagne et prononce le vœu de réitérer ce pèlerinage si sa fille guérissait. Elle bassine les yeux de l'enfant avec l'eau puisée au Prédit. La cécité cesse aussitôt, et toutes deux reviennent à Maroeuil remercier la bonté divine. Procès-verbal est dressé et signé par qui de droit, de la grâce que daigne accorder N.S à cette famille reconnaissante."
 
    Ces personnes existent bel et bien, je suis allée vérifier de suite vous pensez bien! La généalogie d'Ecoust-Saint-Mein est déjà bien avancée pour le 19e siècle et je les avais déjà entré dans ma base. Il y a juste que ce n'est pas Courbeau mais Corbeau et Françoise Lomand est Françoise  Laumont. Cette dernière est la fille naturelle d'une couturière parisienne qui l'a certainement mise en pension dans le village où elle est appelé Bira Glia. C'est en écrivant ce billet que je viens de me rendre compte de son lien de parenté avec mon cousin Pascal (issu du premier mariage de mon agm maternelle d'Ecoust), ce n'est autre que son AAAGM !!  



1849: Le Choléra fait des ravages

Billet rédigé le 13 avril 2013 sur Oh mes aïeux...

    Aujourd'hui, toujours en effectuant la généalogie d'Ecoust-Saint-Mein, j'ai découvert le décès des frères et soeur Lansel. Tous les trois sont décédés en 2 jours, les 20 et 21 octobre 1849. Aussitôt mon sang ne fait qu'un tour et me voilà persuadée qu'il s'agit d'un drame tel l'incendie de la maison familiale où un odieux crime. Mais en regardant de plus près les actes de décès de 1849, je m'aperçois que leur nombre est très élevé par rapport aux autres années! Donc je me dis qu'il doit s'agir d'une épidémie et hop mon ami google me dit que le choléra a sévi durant cette année.

    Quelques recherches plus tard, une note statistique sur le choléra de 1832, 1849 et 1854 m'apprend que l'année 1849 a été particulièrement ravageuse pour le Pas de Calais qui se trouve au 4e rang des départements qui ont le plus souffert.

note statistique sur le choléra de 1832, 1849 et 1854 , page 321


    J'ai relévé le nombre de décès de 1842 à 1856 pour comparer les données avec le tableau ci-dessus.

Nombre de décès à Ecoust-Saint-Mein de 1842 à 1856
    Nous pouvons voir le pic de 1849 correspondant à l'épidémie de choléra. Celle de 1854 aura été beaucoup moins virulente. [Edit du 20.07.2013: En 1854, une épidémie de scarlatine fait aussi rage et décède 1 malade sur 7! Le couple Louis Joseph FRANCOIS et Adèle DUGAUGUEZ est décédé à 3 jours d'intervalle, respectivement les 16 et 13 octobre 1854 à Ecoust-Saint-Mein. Choléra ou Scarlatine?

Mémoires de l'Académie de Médecine-1856- Vue 225/804]

    D'après le recensement de 1846, il y avait 1015 habitants. 109 décès en 1849 moins 21 (moyenne des décès annuels sans compter les 2 pics) nous donnent une évaluation de 88 décès dus au choléra soit 8,6 décès pour 100 habitants (en se basant sur 1015 habitants). Dans le Pas de Calais d'après le tableau ci-dessus, le taux était de 1,15 décès pour 100 habitants. Ecoust-Saint-Mein a donc vécu une hécatombe avec le décès de 10% de ses habitants en 1849 (choléra et autres causes de décès confondus) en étant largement au-dessus de la moyenne départementale.
    Des familles ont été décimées. Jean-Baptiste Lansel et sa femme Adélaïde Peugnet ont perdu cette année là 3 de leurs enfants: Marie Philippe, 2 ans et Louis Joseph, 6 ans, le 20 octobre; Le lendemain c'est au tour de Jean Guillain, 8 ans, de périr du choléra...

    A la fin du recensement de 1851, Pierre Garin, le maire écrit:


"La population a diminué de 20 habitans depuis le dénombrement de 1846;
   diminution doit être attribué au choléra qui a sévi en cette commune en 1849."



1872: le drame de la rue Basse

Billet publié sur Oh mes aïeux 8 avril 2013    

  Flore Coupé naît en 1821 à Ecoust-Saint-Mein (62). Agée d'une dizaine d'année, elle apprend le métier de fileuse comme la plupart des filles de son âge dans le village. Elle rencontre un garçon de la commune, de 5 ans son aîné, Jean-Baptiste Courcol (frère de mon AAAGP) et ils se marient en 1840. Il est journalier, elle est fileuse.
    Malheureusement, Jean-Baptiste n'est pas très courageux et sombre vite dans la mendicité alors que sa femme file des heures durant. Flore a donné naissance à 5 enfants dont une fille qui est décédée à 3 mois. Elle arrive péniblement à trouver l'argent nécessaire pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Elle prend même en 1856 une petite fille en nourrice pour compléter son maigre revenu.
   Ivrogne, paresseux et débauché, Jean-Baptiste est redouté par les habitants d'Ecoust qui lui donnent l’aumône plus par terreur que par bonté. Il arrive aussi à prendre les maigres revenus de sa femme par la violence. Il quitte régulièrement le domicile conjugal pour aller exercer ses vols et violences aux environs du village.
    C'est le 26 avril 1872 que le drame survient.  Les trois aînés des enfants ont quitté le domicile familial, rue basse (actuellement rue Marceau Dupuis) et ne reste avec ses parents que le petit dernier, Camille, 12 ans. Ayant encore pris le peu d'argent qu'avait Flore, cette dernière lui dit que c'est la dernière fois et qu'il doit trouver du travail. Jean-Baptiste l'avertit alors qu'elle travaille dans les champs: "Va, tu peux bien arracher des pommes de terre, mais tu ne les mangeras pas demain!" Le soir même, Flore se couche avec son fils Camille. Vers 3 heures du matin, l'ignoble mari surgit avec une hachette de couvreur, réveille sa femme et lui annonce qu'elle va mourir. S'ensuit alors un crime d'une rare violence, il lui assène trois coups de hachette sur le crâne!! La pauvre Flore ne survit pas à ces coups. Camille, quant à lui, reste blotti dans le lit sans bouger et fait semblant de dormir. Ce n'est qu'une fois son père parti de la maison qu'il découvre sa pauvre mère baignant dans son sang. Il court aussitôt alerter le maire du village. Les gendarmes de Croisilles arrêteront l'assassin à 15 km d'Ecoust, à Inchy.

    Jean-Baptiste Courcol est jugé et écroué à Saint-Omer. Il est condamné à la peine de mort le 17 juin 1872. Le 3 août de la même année, il est guillotiné à Arras sur la Place du Gouverneur où l'assistance était peu nombreuse. En effet, les exécutions capitales habituellement se font sur la Grand'Place et nombre de curieux se sont trompés d'endroit!

AD62 - Cour d'Assises de Saint-Omer - 17.06.1872 - 2U56


Arras, Grand Place - 1869 - Exécution de Charles Carpentier
Bois de Justice

   Merci à Pascal de m'avoir mis sur la piste de cette affaire en ayant découvert l'exécution de Jean-Baptiste Courcol sur l'excellent site "De l'art de bien couper - Le site de la guillotine". De là j'ai mené mon enquête, trouvé plusieurs articles de journaux (Le Figaro, l'Ordre, Le Petit Journal, Le Temps, Journal de Lyon) sur Gallica et j'ai même retrouvé des articles de journaux américains (New York Times et Daily Alta) traitant de l'affaire Courcol. En visite chez ma grand-mère habitant Arras à l'époque, je suis allée aux AD et j'ai pu photographier son procès, les registres d'écrou où il figure.


   Comment vivre après une telle tragédie? 
  J'ai pu retrouver Camille grâce à son registre matricule qui indique ses différents lieux de résidence. Je sais qu'il a vécu à Barlin (62) en 1885, puis à Montreuil sous Bois (93) de 1886 à 1888 et enfin à Alfortville (94). Il s'est marié à Coralie et ils ont eu au moins une fille prénommée Louise (source: recensement Alfortville 1901). J'ai été soulagée d'apprendre que Camille s'en était sorti et qu'il avait fondé une famille.
    Pour ce qui est de ses 3 frère et soeurs ainés, deux étaient déjà mariés avant cette triste histoire. Je n'ai pas encore retrouvé Marie Josephe. Un article dit qu'au moment du crime, ils étaient loin du village natal. 

   Je n'ai jamais fait de recherches à partir des cadastres mais, d'après vous, pourrais-je trouver la maison où habitaient Flore et Camille à Ecoust-Saint-Mein?

    Composition familiale:
Création Ancestrologie*

    Voici un des nombreux articles que j'ai pu retrouver relatant cet assassinat:

Le Temps-05.08.1872





lundi 7 octobre 2013

Souvenirs...

Billet écrit le 5 avril 2013 extrait de mon blog "Oh mes Aïeux..."


    Je vous parlais avant hier avec le #ChallengeAZ du Café FLAMENT que tenait mon arrière grand mère et ma grand tante à Ecoust-Saint-Mein. Ce petit village du Pas de Calais se situe à environ 15 km d'Arras sur le plateau d'Artois. J'y allais quelques fois par an rendre visite à ma grand-mère Valéria. Elle habitait dans une ancienne maison de garde barrière, métier qu'elle a exercé pendant 14 ans dans cette maison même quand la voie Boileux-Marquion existait encore.

     Nous en avons passé des réveillons de Noël ensemble avec toute la famille ... apéritif vers 13h ... desserts vers 1h ... et tout le repas entrecoupé de chansons, d'une tiote danse... Et le cimetière anglais, je ne peux pas m'empêcher d'y retourner dès que je vais là bas. Il est situé à environ 200 mètres de la maison au bout d'un chemin suivant l'ancienne voie ferrée. J'en ai passé du temps dans ce cimetière, gamine, à regarder les tombes, à escalader le mur d'enceinte et en faire le tour complet, à lire tous les mots sympathiques recueillis dans le livre d'or à l'entrée. Et la ducasse près de l'église, le bal, l'baraque à frites tenue par mémé Valéria ... Et tous les fous rire que j'ai pu avoir avec mémé ... que de souvenirs ... Oh et Marthe la casse-cou ...


    Tout ceci pour vous dire que maintenant que je fais de la généalogie, j'ai eu envie d'en savoir plus sur ce village et ses habitants où sont nés mon grand-père et ses ancêtres. Sur une idée originale de Gloria, Lulu pour les intimes, je me suis mise à éplucher les recensements d'Ecoust-Saint-Mein et à en faire sa généalogie.  Tous les habitants présents aux recensements de 1820, 1831 et 1836 sont entrés dans la base. Le recensement de 1841 à l'avantage de mentionner pour la première fois les noms de rues mais nous ne connaissons plus l'âge des habitants et retrouver les enfants partis du domicile familial pour former le leur me devient difficile sans ce détail. Je suis donc passée au recensement de 1846. Ce dernier est en cours d'indexation dans ma base de données et je pourrais revenir sur celui de 1841 après. Les liens de parentés se forment au fil des pages et cela m'a permis de compléter ma généalogie en ayant une vue d'ensemble des habitants.
    La généalogie d'Ecoust-Saint-Mein est accessible ici. Près de 2000 individus recensés dont quelques doublons je suppose (inférieurs à 10) n'ayant pas pu trouver le lien entre recensements. Ce site est amené a évolué avec l'écriture de l'histoire de certains habitants que j'ai pu découvrir, avec des cartes postales anciennes, ...
    Pour en savoir plus sur ce village, je vous invite aussi à aller sur le site de la commune.

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    Aujourd'hui, les recensements sont dépouillés de 1820 à 1866 et la base contient plus de 3200 individus. Les doublons ont certainement augmentés, j'en dépiste et corrige parfois au cours de l'avancement de mes recherches.